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Mahjoub Ben Bella

Auteur : Mohammed Djehiche, Mustapha Orif, Gérard Durozoi

​​Editeur : MAMA éditions

Date de parution: 2012

ISBN: 978-9931-31-361-03-9

Dépôt Légal: 1445-2012

Nombre de pages: 208

Langue : Arabe, Français

 

 

 

 


Quel parcours que celui de Mahjoub Ben Bella qui, à maints égards, ressemble à une odyssée artistique.
Parti tout jeune de sa petite ville – protégée par Lalla Maghnia qui lui a donné son nom –, le voilà, près de cinquante ans après, au fait d’une « carrière » qui, loin d’être parvenue à son terme, le situe déjà parmi les signatures importantes de l’art contemporain.
L’originalité et la qualité de ses créations lui confèrent une renommée internationale indiscutable et lui ont ouvert les portes de prestigieuses collections privées et publiques. Il a, en passant, gagné l’adhésion des critiques d’art, des publics et des mécènes, non seulement en Europe, mais dans de nombreuses autres régions du monde.
Ce statut, il ne le doit qu’à lui-même. Rien, en effet, ne lui a été offert. Il lui a fallu passer par toutes les phases de ce que des poètes nommaient « la bohême » et qui consiste, en réalité, en un long et dur apprentissage, fait de tâtonnements, de doutes et d’épreuves de toutes sortes. Et là, Mahjoub Ben Bella n’a rien pu inventer d’autre que le travail qui fonde la réussite de toute activité humaine, qu’elle soit ordinaire ou exceptionnelle. En somme, une vieille et incontournable recette qui transcende les lieux et les époques.
Aujourd’hui, il pourrait se passer de signer ses créations, et c’est là la marque des grands artistes dont le style est reconnaissable par lui-même. Quand on contemple ses peintures, on se trouve immédiatement happé par la vibration des couleurs et les élancements de formes qui créent une impression de lumière en mouvement. C’est un kaléidoscope moderne où les intensités picturales relèvent des rythmes et suggèrent des émotions. Et, une fois absorbé l’émerveillement, on se prend à penser à son élaboration pratique, au labeur qui a conduit à l’accomplissement, et donc encore à l’effort sans lequel le talent n’est qu’une aptitude virtuelle ou, pire, un voeu pieux.
C’est pourquoi cette exposition nous apparaît comme la manifestation culturelle importante qu’elle est, mais aussi comme une belle leçon d’engagement pour tous ceux, et notamment les jeunes, qui aspirent à une carrière artistique ou la débutent. Puisse-t-elle, en ce sens, susciter, encourager et motiver leurs vocations. Il se trouve cependant que c’est la première fois que Mahjoub Ben Bella expose dans son pays, à l’exception notoire d’une grande oeuvre montrée lors de l’événement « Alger, capitale de la culture arabe 2007 ».

Il convient donc de se réjouir de la fin d’une absence qui n’en est pas une et ce, à double titre. D’une part, il n’a jamais refusé de venir montrer ses oeuvres à ses compatriotes, mais ce sont plutôt les invitations qui ont manqué. D’autre part, l’Algérie est restée présente en lui, l’inspirant de diverses façons, au point que, lui-même, ne se sentait pas absent d’elle alors même qu’elle l’habitait, et continue de l’habiter, en dépit du temps et des distances.

Il convient également de relever que sa grande exposition au Mama d’Alger coïncide avec le cinquantenaire de la fête de l’Indépendance. Cette précieuse célébration doit nous mener à rompre avec l’idée prétendue d’un désamour des artistes algériens pour leur pays, souvent présentée sous le vocable facile d’exil.

En effet, qu’un peintre, un écrivain ou un cinéaste ait été amené à résider ailleurs qu’en Algérie est une chose, qu’elle ait été entraînée par les sombres années que nous avons vécues, la recherche compréhensible d’une reconnaissance internationale ou les hasards de la vie. Une autre – qu’on pourrait nommer exil artistique – est qu’il ne se produise pas dans son pays et, surtout, que ses compatriotes soient privés de ses créations.

L’extension, la diversification et l’enrichissement de la vie culturelle, engagés depuis plusieurs années, ont commencé à produire un effet de rapatriement artistique et littéraire, si l’on peut dire. Nombreux sont les créateurs algériens qui, depuis, reprennent le chemin du pays pour y créer, réaliser ou diffuser leurs œuvres ou encore, ce qui est souvent vital pour eux, se replonger aux sources de leurs inspirations.

Ces retrouvailles sont aussi l’occasion pour eux de connaître leurs pairs en Algérie et, notamment, les plus jeunes d’entre eux, qui ne les connaissaient souvent pas. L’exposition de Mahjoub Ben Bella est une illustration remarquable de ce mouvement qui, avec lui, prend une bien belle dimension. Humaine, car visiblement chargée d’émotion et d’humilité pour l’homme. Professionnelle, car abordée avec application et rigueur par l’artiste, ainsi que par le Mama qui l’accueille.

Elle constitue véritablement un grand moment culturel aux significations profondes et diverses. Mais, au-delà de toute considération, place à l’art de ce grand créateur dont les couleurs sont une célébration de la mémoire et un appel à la liberté et à la vie !

 


 

 

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